Comme vous êtes en vacances, que votre papa travaille, que votre sœur n’est pas encore rentrée, et que vous êtes bien aimable ma bonne dame, vous vous proposez gentiment d’aller faire les courses. Vous vous armez d’une liste longue comme le bras (il est temps de rappeler que vous culminez à 1740 mm, donc à vous d’imaginer la longueur du bras), d’une collection de cabas à la mesure de vos ambitions et d’un jeton pour le charriot et hop ! C’est parti, ça fait un moment que vous n’avez pas rempli le frigo alors vous y allez avec le sourire, toutes proportions gardées, cela va sans dire.
Rassurez-vous nous allons gentiment laisser de côté le classique « alors qu’est-ce que j’ai mis sur ma liste, qu’est-ce que j’ai oublié, qu’est-ce que j’ai pas encore pris, vous avez la carte de fidélité ? », pour nous concentrer (j’insiste pour que vous ayez bien conscience que la bonne compréhension de ce texte requiert une disponibilité intellectuelle totale) sur l’essentiel d’un après-midi au Leclerc de Meaux : que peut-il se passer de passionnant pendant que vous faites vos courses ?
Rassurez-vous nous allons gentiment laisser de côté le classique « alors qu’est-ce que j’ai mis sur ma liste, qu’est-ce que j’ai oublié, qu’est-ce que j’ai pas encore pris, vous avez la carte de fidélité ? », pour nous concentrer (j’insiste pour que vous ayez bien conscience que la bonne compréhension de ce texte requiert une disponibilité intellectuelle totale) sur l’essentiel d’un après-midi au Leclerc de Meaux : que peut-il se passer de passionnant pendant que vous faites vos courses ?
En été dans les supermarchés, il y a plein de jeunes. Vous en savez quelque chose puisque vous avez vous-même œuvré/sévi au rayon fruits et légumes, ce qui vous permet de vous revoir en train de faire chuter une vingtaine de cageots d’abricots à 6h30 le samedi matin. Tout ça pour dire que le poissonnier du moment pourrait être votre petit frère, et qu’en le (vou)voyant vous vous dîtes : « Eh pépère pourquoi tu m’appelles madame alors qu’on pourrait être potes ?? ».
« Et avec ceci ?
- Ce sera tout, merci.
- Voilà madame, bonne journée.
- Merci, de même (sous-entendu : « Et si tu veux faire autre chose que me servir des filets de carrelet toute ta vie, pense à bosser au lieu de sortir avec tes potes ! Délinquant va !! ») ».
Le vendredi dans les supermarchés, il y a peu de clients. Mais c’est le jour de remplissage des rayons à fond la caisse. Ce qui a le don de créer des bouchons au rayon fromages, à croire que tout le monde a décidé d’acheter du calendos en même temps. Peu importe, vous n’êtes pas là pour perdre du temps alors vous effectuez une translation dans le rayon yaourts, et 4 Danettes au café plus loin (oui quand vous faites les courses, vous faites aussi la loi et dîtes stop aux Danettes à la pistache de votre père, tellement fluo que ça fait Tchernobyl dans le frigo), direction le dentifrice. Le rayon dentifrice, il fait 5 m de long. Sur 4 niveaux. Ce qui vous laisse perplexe, à chaque fois. Surtout quand vous réalisez que pendant que vous vous dîtes : « Ah nan je prends pas du Email Diamant sinon je vais ressembler à Arielle Dombasle », vous êtes en plein devant le coin du Fixodent. C’est un peu tôt non ? Un peu de concentration, que diable ! Vous n’êtes pas là pour jouer dans un film d’anticipation, mais pour choisir du dentifrice qui au final sera un truc tout basique que n’importe qui aurait chopé dans l’instant. Mais vous ne faites rien comme tout le monde, alors il vous aura fallu 5 minutes. Dans ces moments-là, rappelez-vous : le ridicule ne tue pas. Et ne colle pas aux dents. Contrairement au Fixodent, comme son nom l’indique.
Quoi qu’il en soit, dans les supermarchés, il y a un passage obligé. Le rayon chocolat. La caisse. Et là, vous aurez beau faire mine de réfléchir avant de choisir la votre (avec votre numéro porte bonheur, à la tête de la caissière, en gonflant le ventre pour faire croire que vous êtes enceinte et gruger vilement tous les honnêtes gens), vous avez de grandes chances d’avoir un code-barres qui ne marche pas, un client dont la carte bancaire est refusée, une caissière vive comme un chamallow, que sais-je. Finalement vous choisissez un tapis roulant qui s'avèrera particulièrement performant, et go, vous déballez tout votre charriot, 1 semaine de courses pour 3, autant dire qu’il y a de quoi faire. Et quand vous vous retournez, que voyez-vous ? Un monsieur avec 2 pauvres cannettes, une bouteille et une boîte de chocolats. Une boîte de chocolats ? Bon allez, vous êtes magnanime et formidable, ne l’oubliez pas.
« Vous voulez passer monsieur ?
- Oh merci c’est vraiment gentil. »
Ouais je sais… Vous êtes trop bons les monopèdes ! Mais attention. Trop bon, trop con. Parce que derrière le gentil monsieur, qui d’ailleurs maintenant est devant (vous suivez ?) il y a une jeune fille avec les bras aussi peu chargés. Ah ouais ? T’as vu ce que t’as dans ton panier ? Des croquettes pour chat et du fromage à tartiflette ?? Même pas du reblochon ?? Et t’as un chat ? Dégage poulette on fait pas partie du même monde.
Enfin l’essentiel c’est que pour une fois vous n’avez pas choisi LE steack qui n’a pas de prix, et que vous n’avez pas oublié de prendre le programme télé de la semaine. Et qui c’est en couverture ? Hum ? La canne la plus rapide du petit écran, les yeux les plus prometteurs d’Hollywood (vous aussi vous pouvez vous vanter de pouvoir admirer les mêmes quand votre homme est en face de vous ?), des vannes qui mériteraient la construction d’un autel… Allez Greg, monte dans le caddie on va faire un tour dans la Twingo… Hum ça fait pas trop rêver ça. Et ce qui fait encore moins rêver, c’est qu’en rangeant tout votre attirail alimentaire, vous vous blessez et perdez 3-4 litres de sang entre un melon et de la crème Nivéa. Docteur House vite un pronostic !!! Sauvez-moi !!! Emmenez-moi loin de ce supermarché triste et mal famé (Cf. la jeune fille/nana/pouf/radasse ?? avec ses croquettes à tartiflette et son fromage pour chats) !!!
Conclusion : Entre Madame Michu qui laisse son caddie au milieu de l’allée, le couple qui flâne dans le rayon lessive et détergents (si si je l’ai vu), le poissonnier pré-pubère et la blessure de guerre qui malheureusement ne vous aura pas empêché(e) de régler la note, faire ses courses le vendredi, ça ne vaut le coup qui si vous ramenez Docteur House à la maison. « Oui oui Greg, j’arrive ! »
Dans 1 heure, je tente cette aventure dans le même magasin !
RépondreSupprimermais j'ai mis mes gants !! pas fou et pas envie de finir nécrosé ....
Mais dis donc, avec toi c'est l'aventure au coin de la rue. C'est le trekking-rafting-cycling en version mamie-bigoudi. C'est koh lanta dans l'eure et loire.
RépondreSupprimerEt on peut voir la photo de Greg du magazine télé??? (ils en ont pas à notre supermarché)