Ce matin à 8h45 j’ai pris le métro ligne 4 à Châtelet. Je me suis
assise en face d’une femme brune, cheveux mi-longs, yeux marron, jupe noire,
pull rose, des collants plus noirs que les miens.
J’ai sorti mon livre.
Son
téléphone a sonné.
Elle a dit : « Ah bonjour ! Mais non tu ne me
déranges pas, comment vas-tu ? Hein ? Quoi ? »
J’ai levé la
tête, je l’ai regardée, ses yeux ont arrêté de bougé, elle a dit plus fort en
me fixant : « Il s’est passé quoi ?! ».
Elle a eu un
regard affolé, j'ai dû avoir un regard qui disait « Cette nouvelle, tu l’apprends
avec moi ».
Le métro est arrivé aux Halles, elle s’est levée, elle a
marché dans la rame en disant encore plus fort « Nan mais c’est pas
possible ! ».
Elle est descendue, elle a marché lentement sur le
quai.
Le métro est reparti.
Ce matin à 8h46 je me suis dit que cette femme passerait
une sale journée, et qu'elle l'avait commencée en me regardant. Ou du moins en me voyant. C'est une maigre consolation.
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